Contes Laïka |
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Antarc et le petit ours gris |
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C'était un étrange pays de glaces où vivait Antarc l'ourson blanc. On disait dans ce pays - le Groenland - qu'il n'y avait plus de terres, tant il est vrai que l'eau et le gel de la terre mêlaient leurs couleurs au ciel. C'était un pays où tout était blanc et glacé. Lui seul, Antarc, savait pourtant que sous la glace l'espoir vit plus fort encore. Il espérait dans sa solitude - depuis que ses parents avaient été pris par les hommes d'ailleurs - qu'il existait un monde quelque part, où il pourrait retrouver la chaleur d'une famille et d'amis - même s'ils étaient très différents de lui. Quand on regarde un monde de glace, c'est très important les amis - même s'ils nous surprennent parfois et qu'ils paraissent si différents. Mais est-ce si important la différence quand nos cœurs sont si semblables ? |
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Antarc l'ourson blanc parlait la langue de tous les ours - où qu'ils soient sur la terre - et il comprenait tout ce qu'ils disaient - ainsi en était-il de tous les ours. |
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Pourtant un matin - à l'heure où la terre gelée vibre dans l'espace - donnant à la glace des brumes de nuages et au soleil une auréole de feu, Antarc l'ourson blanc entendit un étrange cri, venu d'un ours. Il le savait au fond de lui - même s'il n'avait jamais entendu ce son auparavant. Antarc était le plus étrange des oursons de la planète car, lorsqu'il entendait le cri d'un ours, il fermait les yeux et aussitôt il voyait l'ours qui avait lancé le cri : parfois c'étaient des ours blancs - comme lui - d'autres fois des ours aussi sombres que la nuit. Il avait vu aussi des ours de la couleur des châtaignes au pays de France, dans les régions du Jura et des Savoies. |
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Antarc connaissait tout dans sa tête de toutes les régions de la planète - de mémoire de savant, nul n'aurait pu l'expliquer.
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Au matin, le ciel était clair, Antarc, solitaire, s'assit sur la banquise en fermant les yeux, comme il le faisait chaque jour. Ce jour-là, étrangement, il ne sentait plus rien en lui - seul le battement de son cœur ; il savait désormais qu'il existait un ours exceptionnel qui semblait ne ressembler à aucun des autres de ce monde : cet ours portait en lui une sorte de force et de lumière qui le rendait plus attirant que tous les ours qu'il avait jamais rencontrés ou entendus. |
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Ce petit ours était tout gris, du poil jusqu'à son chapeau et jusqu'à son cœur, on l'appelait ici |
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A l'heure où je vous écris, le petit ours gris ignore encore qu'Antarc l'a vu en songe et que, depuis, il rêve d'un petit ours gris et de son chapeau - tant il est vrai lui semble-t-il - solitaire au pays des glaces - que porter ce chapeau vous donne beaucoup d'amis. |
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C'est le 28 février 2004 Qu'Antarc l'ourson blanc décida de voler pour retrouver le petit ours gris au chapeau et les ours bruns des montagnes du Jura et des Alpes au pays de France. |
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C'est ce jour-là que naquit l'histoire de l'ours blanc qui volait des chapeaux pour avoir beaucoup d'amis. C'est surtout ici, en ce jour de février 2004, que naquit l'histoire du petit ours gris au chapeau qui rencontra l'espoir et beaucoup d'amis. |
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Ce conte est un hommage à mon père atteint du cancer. |
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Un conte de
: Roselyne
Carrier-Dubarry Illustrations : Estrid Cortembert- Tuulma |
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Conte en cours, au bénéfice de l'Albec pour les enfants
atteints du cancer . |
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